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ROSSINI, La Cenerentola – Bad Wildbad

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Spectacle
30 juillet 2025
Une belle relève

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Dramma giocoso en deux actes ( Rome, Teatro Valle, janvier 1817)
Musique de Gioachino Rossini
Livret de Jacopo Ferretti

Détails

Mise en scène et décors
Jochen Schönleber

Assistante à la mise en scène
Eleonora Calabrò

Costumes
Claudia Möbius

Lumières
Mareike Neumann

Surtitres (allemand et italien)
Reto Müller

Don Ramiro
Patrick Kabongo

Dandini
Emmanuel Franco

Don Magnifico
Filippo Morace

Clorinda
Ellada Koller

Tisbe
Verena Kronbichler

Angelina
Polina Anikina

Alidoro
Dogukan Özkan

Chœur de la Philharmonie-Szymanowski de Cracovie

Chef de chœur

Piotr Piwko

Orchestre de la Philharmonie -Szymanowski de Cracovie

Direction musicale
José Miguel Pérez-Sierra

 

Bad Wildbad, Königliches  Kurtheater, jeudi 25 juillet 2025 à 19h30

 

 

Entre la redécouverte de Pierre de Médicis et la version romaine d’Otello avec lieto fine – comprendre que Desdémone ne meurt pas – le festival Rossini de Bad Wildbad programmait une Cenerentola intéressante parce que la titulaire du rôle était Polina Anikina, découverte ici-même et dont l’Isabella l’an dernier avait constitué une révélation.

La mise en scène et les décors sont signés de Jochen Schönleber, le surintendant, qui se les attribue désormais quasi-systématiquement, peut-être pour des raisons budgétaires. Quand le rideau s’ouvre, un homme pauvrement vêtu, peut-être un SDF, installe un tapis sur le trottoir. Une jeune femme qui porte un paquet veut lui donner l’aumône, il refuse, mais lui fait tirer une carte et lui prédit un bel avenir. En arrière-plan des hommes se croisent, chacun porteur d’un sac. Un groupe de jeunes ( ?) fait irruption sur la scène, brutalise le pauvre, qui doit déguerpir, la jeune fille reparaît, portant deux sacs, l’air épuisé, et le rideau se referme, l’ouverture a été donnée. Par la suite, l’apparition des personnages est accompagnée de projections vidéos qui les représentent dans des cadres dorés et tiennent lieu de décor. Ils ont tous l’air ridicules, à l’exception de Cenerentola et de Ramiro. La première apparaît, alors que le spectateur la voit sur scène alanguie sur un degré du poêle central, montant dans une voiture à cheval où l’attend un homme jeune, et l’on se dit que c’est la projection du rêve de la jeune fille qui imagine son prince charmant. Mais pourquoi voit-on Don Magnifico avec trois filles alors qu’il vient de renier Cenerentola ? Et pourquoi l’homme dans la voiture avait-il les traits de Dandini et non ceux de Ramiro ? La direction d’acteur ne manque pas d’outrer ce qui peut l’être, mais qu’importe, cela plait, cela fait rire, et c’était sans doute le but recherché. Ajoutons pour finir que les accessoires sont mobiles et que les chanteurs, en particulier les choristes, paient de leur personne pour les installer et les enlever.

Les premiers personnages en scène sont les deux sœurs, péronnelles capricieuses et égoïstes. A jardin et à cour, sur deux portants mobiles, s’étale leur imposante garde-robe et elles se pavanent dans leurs atours bling-bling choisis par Claudia Möbius. Les affubler d’une perruque blonde pour paraître au bal du prince est une bonne idée, qui explicite leurs modèles et trahit leur fausseté. Ellada Koller, soprano, et Verena Kronbichler, mezzosoprano, élèves de l’Académie, respectivement Clorinda et Tisbe, se montrent à souhait exubérantes, capricieuses et détestables.

© Patrick Pfeiffer

Le vétéran de la distribution est Filippo Morace, qui sait par cœur son Don Magnifico et n’a pas à forcer dans le cadre du petit Théâtre Royal. Le rôle est codifié et d’un interprète à l’autre on retrouve la même gamme de mimiques ou de grimaces, l’important étant qu’elles tombent à pic, et c’est le cas.

Dans la scène si drôle où il croit parler au Prince alors que Dandini est retourné à sa condition de domestique, il a pour partenaire Emmanuel Franco, dont l’abattage scénique est désormais bien connu, et dont la fraîcheur vocale lui permet de triller et de vocaliser sans relâche, pour notre satisfaction et pour servir au mieux le personnage balourd qui mime la distinction.

© Patrick Pfeiffer

Il est le substitut, dans le subterfuge destiné à permettre au prince de s’informer sur la vertueuse personne qui, selon Alidoro, vit dans cette maison, de Don Ramiro. On a le plaisir de retrouver Patrick Kabongo dans ce rôle dont il ne fait qu’une bouchée délicieuse à savourer pour les auditeurs, avec la retenue et les élans qui rendent le personnage touchant, et l’agilité et l’extension vocale qui donnent cette impression de facilité consubstantielle des exigences rossiniennes.

On attendait Polina Anikina, et elle était au rendez-vous : sans doute quelque ajustement sera utile sur certaines notes graves un peu trop poitrinées, mais pour le reste, comment ne pas béer devant cette fraîcheur, cet élan, cette extension vocale, cette agilité, cette virtuosité chez une élève du Conservatoire ? Chère Polina Anikina, si vous continuez sur cette lancée, on n’a pas fini de chanter vos louanges !

Ils se sont reconnus !© Patrick Pfeiffer

Dans la fosse, un chef applaudi par les chanteurs, José Miguel Pérez-Sierra, qui après son exploit de la veille dans Pierre de Médicis, reprend la routine en dirigeant sa quatrième Cenerentola. Nulle crainte que la répétition émousse sa direction : elle semble par instants survitaminée, et l’on se demande si tous vont suivre, mais aucun n’accident ne se produit, et cette effervescence crée une euphorie dont les spectateurs remercieront  les agents par de longues effusions finales. Il serait injuste de ne pas signaler l’attentive présence de Gianluca Ascheri au piano carré.

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Dramma giocoso en deux actes ( Rome, Teatro Valle, janvier 1817)
Musique de Gioachino Rossini
Livret de Jacopo Ferretti

Détails

Mise en scène et décors
Jochen Schönleber

Assistante à la mise en scène
Eleonora Calabrò

Costumes
Claudia Möbius

Lumières
Mareike Neumann

Surtitres (allemand et italien)
Reto Müller

Don Ramiro
Patrick Kabongo

Dandini
Emmanuel Franco

Don Magnifico
Filippo Morace

Clorinda
Ellada Koller

Tisbe
Verena Kronbichler

Angelina
Polina Anikina

Alidoro
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Chœur de la Philharmonie-Szymanowski de Cracovie

Chef de chœur

Piotr Piwko

Orchestre de la Philharmonie -Szymanowski de Cracovie

Direction musicale
José Miguel Pérez-Sierra

 

Bad Wildbad, Königliches  Kurtheater, jeudi 25 juillet 2025 à 19h30

 

 

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