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WAGNER, Siegfried – Erl

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Spectacle
24 juillet 2023
Brigitte Fassbaender se surpasse

Note ForumOpera.com

5

Infos sur l’œuvre

Siegfried, deuxième journée du Festival scénique « Der Ring des Nibelungen », en un prologue et trois journées (1869-1876), musique et livret de Richard Wagner.
Créé à Bayreuth (Festspielhaus) le 16 août 1876.

Détails

Mise en scène
Brigitte Fassbaender
Décors et costumes
Kaspar Glarner
Lumières
Jan Hartmann
Vidéo
Bibi Abel

Siegfried
Vincent Wolfsteiner
Mime
Peter Marsh
Der Wanderer
Simon Bailey
Alberich
Craig Colclough
Brünnhilde
Christiane Libor
Erda
Marvic Monreal
Fafner
Anthony Robin Schneider
Waldvogel
Anna Nekhames

Orchester der Tiroler Festspiele Erl
Musikalische Leitung
Erik Nielsen

Erl (Passionspielhaus), 21 juillet 2023, 17 h

Après Das Rheingold et Die Walküre, nous assistons ce soir au troisième volet de la Tétralogie mise en scène par Brigitte Fassbaender. Dans le béton du Passionspielhaus agrémenté des vidéos bien inspirées de Bibi Abel, notamment pour la forêt, la production semble avoir vraiment trouvé à la fois ses points d’ancrage et sa continuité, et c’est à une magnifique représentation que nous avons assisté ce soir. L’équipe reste quasi inchangée, et le décor de Kaspar Glarner, genre coulée de lave animée par les rougeoiements en transparence des lampes de l’orchestre (placé en fond de scène) crée un cadre impressionnant. Fort curieusement, tous les défauts que l’on avait relevés dans la représentation de La Walkyrie ont ici disparu, au point que l’on pourrait tout simplement dire l’inverse. Cette soirée est sans conteste la meilleure des trois déjà présentées.

Dès le départ, l’accent est bien mis sur le rôle-titre, avec un petit garçon insupportable qui s’oppose à Mime en jouant avec une petite épée en bois, tapant sur tout ce qui est à sa portée, y compris son doudou, et Mime lui-même, qui l’empoigne finalement pour l’emmener trépignant vers sa vie d’adulte. Le ton est donné, l’humour sera de la partie, et l’on retrouve sans surprise un Siegfried loin du héros froid et distant que l’on voit souvent. Car non seulement la représentation se déroule avec une grande fluidité, je dirais avec évidence, mais on constate un travail de premier ordre sur le jeu des acteurs, aboutissant à une connivence et à un jeu théâtral rarement atteints.

© Erl/Xiomara Bender

Le Mime de Peter Marsh est loin des interprétations torturées que l’on a souvent pu voir. Il est d’une grande simplicité, paradoxalement d’une vraie humanité, ce qui change considérablement le personnage. Bien sûr qu’il exprime aussi toutes ses arrière-pensées ambiguës et manipulatrices, qui sont nombreuses, mais ce sont ses incertitudes qui finalement prennent le dessus. Sa forte voix de ténor barytonant est tout à fait adaptée au rôle, et s’accorde parfaitement avec celles de ses partenaires, et est notamment bien différenciée par rapport à celle de Siegfried. Vincent Wolfsteiner propose un Siegfried un peu innocent voire benêt, comme il se doit, jouant d’une voix très puissante à l’image de son physique, qui lui permet d’arriver à la fin de la représentation sans guère de signe de fatigue vocale. C’est peut-être dans le dernier acte qu’il donne vraiment libre cours à ses dons d’acteur, et son long duo avec la magnifique Brünnhilde de Christiane Libor est un modèle du genre, tout en finesse, en non-dits exprimés par des gestes esquissés. On a déjà eu l’occasion de souligner combien cette artiste était vocalement impressionnante dans La Walkyrie, on la retrouve ce soir au mieux de sa forme, en wagnérienne idéale.

Autour d’eux gravite le Wanderer de Simon Bailey, magnifique création faite de retenue et d’autorité à la fois, réalisant le liant indispensable. Avec lui encore, la voix est en adéquation avec le rôle et avec ses partenaires, tandis que son jeu, souvent au second degré, est emprunt d’humour. Plus que Mime, c’est l’excellent Alberich de Craig Colclough qui crée ce soir le contrepoint agité et souvent drôle à des situations pour le moins conflictuelles. Erda est fort bien chantée et jouée là aussi au second degré par Marvic Monreal, qui trinque volontiers avec Wotan. Mais c’est évidemment du Fafner explosif d’Anthony Robin Schneider que vient la surprise centrale, avec son dragon extraterrestre assis à l’instar de l’oncle Picsou sur son coffre-fort, sorti tout droit des bandes dessinées et films de science-fiction. Avec une voix idéalement projetée et bien dosée avec le lieu, il administre son texte avec autant de force vocale que son lance flammes en a pour réchauffer la salle. L’orchestre du festival est excellemment dirigé par Erik Nielsen, qui a de nombreuses qualités parmi lesquelles le respect des voix, d’excellents choix de tempi, et des nuances bien en situation. Une représentation qui marque cette belle Tétralogie dont on verra dans deux jours la dernière journée.

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Siegfried, deuxième journée du Festival scénique « Der Ring des Nibelungen », en un prologue et trois journées (1869-1876), musique et livret de Richard Wagner.
Créé à Bayreuth (Festspielhaus) le 16 août 1876.

Détails

Mise en scène
Brigitte Fassbaender
Décors et costumes
Kaspar Glarner
Lumières
Jan Hartmann
Vidéo
Bibi Abel

Siegfried
Vincent Wolfsteiner
Mime
Peter Marsh
Der Wanderer
Simon Bailey
Alberich
Craig Colclough
Brünnhilde
Christiane Libor
Erda
Marvic Monreal
Fafner
Anthony Robin Schneider
Waldvogel
Anna Nekhames

Orchester der Tiroler Festspiele Erl
Musikalische Leitung
Erik Nielsen

Erl (Passionspielhaus), 21 juillet 2023, 17 h

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