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WEILL, L’opéra de quat’sous – Paris

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Spectacle
27 septembre 2023
Réussite paroles et musique

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Comédie musicale allemande de Kurt Weill
Livret de Bertolt Brecht et Elisabeth Hauptmann
Créé le 31 août 1928 au Theater am Schiffbauerdamm de Berlin (version allemande) et le 14 octobre 1930 au Théâtre Montparnasse (version française)

Co-production de la Comédie Française et du Festival International d’Art lyrique d’Aix-en-Provence

Détails

Adaptation et mise en scène

Thomas Ostermeier

Scénographie

Magda Willi

Costumes

Florence von Gerkan

Lumière

Urs Schönebaum

Dramaturgie et collaboration artistique

Elisa Leroy

Chorégraphie

Johanna Lemke

Vidéo

Sébastien Dupouey

Son

Florent Derex

Chef de chœur

Philippe Franceschi

 

Troupe de la Comédie-Française

Celia Peachum

Véronique Vella

Jenny

Elsa Lepoivre

Jonathan Jeremiah Peachum

Christian Hecq

Robert, homme de Macheath et Smith

Nicolas Lormeau

Brown

Benjamin Lavernhe

Macheath

Birane Ba

Lucy

Claïna Clavaron

Polly Peachum

Marie Oppert

Filch et Saul, homme de Macheath

Sefa Yeboah

Matthias, homme de Macheath

Jordan Rezgui

Jacob, homme de Macheath

Cédric Eeckhout

 

Orchestre Le Balcon

Chœur

Direction musicale

Maxime Pascal

Paris, Comédie-Française, Salle Richelieu, le lundi 25 juillet 2023, 20h30

Il y a quelques années, le Berliner Ensemble s’invitait sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées pour présenter leur production de L’opéra de quat’sous (dans sa version allemande : Die Dreigroschenoper) mise en scène par Robert Wilson. Au livre d’images bleutées à l’abstraction esthétisante du metteur en scène américain succède l’univers plus incarné et, pourrait-on dire, plus enraciné, de Thomas Ostermeier. Le directeur de la Schaubühne de Berlin connaît trop son Brecht (il avait déjà mis en scène, à ses débuts, Tambours dans la nuit et Mann ist Mann) pour confondre distance et distanciation : comme à Aix-en-Provence l’été dernier, c’est en regardant le public droit dans les yeux, salle allumée, et en parsemant la pièce de références à leur propre agenda de sociétaires de la Comédie-Française (« je fais vite, je suis en alternance au Vieux-Co’ ! ») que les protagonistes nous accrochent à l’intrigue. Celle-ci, pourtant, ne s’inscrit ni dans notre époque, ni dans une temporalité indéterminée : les références aux premiers pas du cinéma, du Voyage dans la Lune de Méliès au Chien andalou de Bunuel comme une partie des costumes nous plongent dans cet entre-deux-guerres où Kurt Weill, Bertolt Brecht et Elisabeth Hauptmann composèrent et créèrent L’opéra de quat’sous. Surtout, le ton grinçant demandé aux comédiens et la vivacité parfois saccadée de la direction d’acteurs apparaissent comme la transposition scénique de l’expressionnisme d’un Munch ou d’un Otto Dix ; si certaines scènes, à l’instar du mariage de Macheath et Polly, intègrent le dispositif plus laborieusement que d’autres, l’ensemble de la pièce y trouve cohérence expressive et unité artistique.

Il faut dire que la distribution a parfaitement les moyens de soutenir les ambitions du metteur en scène – et celles du compositeur aussi, même si le critique musical doit, à plusieurs reprises, se forcer à « désapprendre » pour ne pas oublier qu’il n’est pas en présence de chanteurs professionnels. Christian Hecq possède à la fois l’onctuosité reptilienne et les accès de violence absurde nécessaires pour composer un Peachum aussi hilarant qu’inquiétant, quand Véronique Vella, qui avait déjà abordé l’œuvre dans la précédente production de l’œuvre présentée à la Comédie-Française, lui donne une réplique fataliste et bien-chantante dans sa veine très cabaret. Polly est jouée par Marie Oppert, nommée aux Victoires de la Musique classique 2021 parmi les révélations lyriques ; de toute la troupe de la Comédie-Française, elle était sans aucun doute la plus désignée à cet emploi, auquel elle apporte, en plus d’une présence volontaire et enjouée, un timbre diaphane et une technique aboutie, écrin de rêve pour sa ballade mélancolique de la fin du premier acte. Son fiancé ne peut certes s’appuyer sur une science du chant équivalente ; mais la silhouette élégante et les sourires enjôleurs de ce Macheath rendent la performance de Birane Ba évidente. Elsa Lepoivre, Jenny la Tripoteuse particulièrement émouvante, Benjamin Lavernhe, drolatique, et une parfaite bande de gangsters complètent le tout avec grande classe.

Dans la fosse, Maxime Pascal et Le Balcon ont procédé à quelques ajustements de la partition de Weill, intégrant qui une guitare basse, qui un synthétiseur – sonorités électriques qui forment un contrepoint pertinent au modernisme façon Metropolis revendiqué par Ostermeier. La finesse et la variété des plans sonores, les rythmes aux ciseaux, le souci constant de maintenir la tension dramatique jouent un rôle de premier plan dans la réussite de la soirée, et méritent sans aucun doute l’immortalisation du disque, déjà paru chez Alpha, et du DVD, que le même label nous donnera bientôt !

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Comédie musicale allemande de Kurt Weill
Livret de Bertolt Brecht et Elisabeth Hauptmann
Créé le 31 août 1928 au Theater am Schiffbauerdamm de Berlin (version allemande) et le 14 octobre 1930 au Théâtre Montparnasse (version française)

Co-production de la Comédie Française et du Festival International d’Art lyrique d’Aix-en-Provence

Détails

Adaptation et mise en scène

Thomas Ostermeier

Scénographie

Magda Willi

Costumes

Florence von Gerkan

Lumière

Urs Schönebaum

Dramaturgie et collaboration artistique

Elisa Leroy

Chorégraphie

Johanna Lemke

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Son

Florent Derex

Chef de chœur

Philippe Franceschi

 

Troupe de la Comédie-Française

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Jenny

Elsa Lepoivre

Jonathan Jeremiah Peachum

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Robert, homme de Macheath et Smith

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Brown

Benjamin Lavernhe

Macheath

Birane Ba

Lucy

Claïna Clavaron

Polly Peachum

Marie Oppert

Filch et Saul, homme de Macheath

Sefa Yeboah

Matthias, homme de Macheath

Jordan Rezgui

Jacob, homme de Macheath

Cédric Eeckhout

 

Orchestre Le Balcon

Chœur

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Maxime Pascal

Paris, Comédie-Française, Salle Richelieu, le lundi 25 juillet 2023, 20h30

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