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Un jour, une création : 12 avril 1930, création (dénaturée) d’un chef d’oeuvre (posthume).

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12 avril 2018
Un jour, une création : 12 avril 1930, création (dénaturée) d’un chef d’oeuvre (posthume).

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Lorsqu’il meurt le 12 août 1928, Leoš Janáček laisse son dernier opéra inachevé. Ce De la maison des morts, tiré du roman de Dostoïevski, il y pensait depuis plus d’un an, malgré des forces déclinantes. Il écrit qu’il veut « aller vers la vérité, la parole dure des éléments » et trouve l’univers si rude de l’écrivain proche de cet objectif, avec ce qu’il entend décrire de cette « étincelle divine » qui se trouve dans chaque être humain, même dans les situations les plus avilissantes. Comme pour presque tous ses opéras, seul ou accompagné, il rédige lui-même le livret, cette fois en russe et en tchèque. Il avance très vite et annonce à sa muse et ultime amour Kamila Stösslova qu’il a terminé au tout début de la fatale année 1928. Mais comme souvent,  Janáček reprend, révise, corrige pendant des mois. Il part fin juillet en vacances avec ses feuillets sous le bras et meurt quelques jours plus tard. Le dernier acte n’est pas fini.

Les élèves et disciples du compositeur se trouvent face à une partition qu’ils ne comprennent pas bien et pensent donc qu’il faut la terminer mais surtout réviser  le texte comme la musique. L’orchestration est enrichie, épaissie, et le dernier acte est complété par un grand hymne à la liberté chanté par tous les protagonistes à partir d’un matériau musical du 1er acte. C’est cette version qui est créée au Théâtre national de Brno le 12 avril 1930.

S’ensuivent plusieurs nouvelles versions qui se rapprochent de la vision initiale dépouillée et acérée du compositeur. Mais c’est l’édition critique supervisée par Charles Mackerras, l’un des plus grands spécialistes de Janáček, et le musicologue John Tyrrell, après avoir décortiqué tout le processus créatif de leur héros, qui livre la version qui fait autorité aujourd’hui.

C’est celle-ci qui fait l’objet, en 2007 au festival d’Aix-en-Provence, d’une mise en scène époustouflante de Patrice Chéreau et de la direction aussi acérée que la partition de Pierre Boulez, avec cet écrasant finale du 1er acte. De la maison des morts est un coup de poing dont on ne ressort pas indemne.

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