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La Périchole à Paris, petite sœur de Sheila

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Brève
6 février 2016
La Périchole à Paris, petite sœur de Sheila

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Jane Rhodes avait l’habitude de dire que la Périchole, rôle qu’elle a beaucoup chanté, était la petite sœur de Carmen. Ce soir, l’opéra-bouffe d’Offenbach est transposé au début des années 60 : projection de publicités et audition de variétés d’époque pendant les entractes (difficiles à apprécier du fait du décalage qu’elles représentent avec Offenbach), et sur scène des costumes magnifiques et pleins d’humour avec d’énormes perruques choucroute signées Véronique Savin, et une banane pour Piquillo digne du Lucien de Frank Margerin. Christian Bruster est l’auteur de la mise en scène et de ce régal coloré, et s’est même occupé de la fosse puisque les musiciens de l’orchestre changent de costume à chaque acte. Dans cet environnement yéyé, Chats Sauvages et Âge tendre et tête de bois, la Périchole est donc plus petite sœur de Sheila que de Carmen.
Par ailleurs, on n’est plus au Pérou, mais à Monaco, ce qui nécessite des adaptations au texte de la version de 1874, dont les scènes parlées restent bien longuettes. Ainsi est-on notamment privés du « il grandira car il est Espagnol », qui devient « il grandira car il est de Monac » ce qui ne fait guère mouche. Ici, tout est au premier degré, on ne se pose aucune question existentielle, comme l’avait fait Jérôme Savary sur les dictateurs, les favelas, la malnutrition dans le tiers monde, ni sur la condition de la femme et ses libres choix. Au contraire, tout est beau et gentil, et se déroule dans la joie et la bonne humeur d’un spectacle résolument familial.
L’orchestre Divinopéra (qui regroupe également sous ce nom le chœur), est composé de très bons musiciens, et leur chef Romain Dumas a parfaitement réussi à trouver l’esprit d’Offenbach dans une battue à la fois rapide et expressive. D’excellents chanteurs, dont Marie Saadi (irrésistible Périchole parée d’une improbable robe rose), Matthieu Justine (Piquillo) et Cédric Le Barbier (le Vice-roi) animent avec entrain un délire scénique qui aurait certainement pu aller plus loin encore.

Prochaines représentations à l’Espace Cardin les 6 et 7 février 2016.

 

 

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