Montpellier, au contribuable de trinquer !

A ceux qui croiraient que le départ annoncé de Jean-Paul Scarpitta, ci-devant directeur général de l’Opéra-Orchestre national de Montpellier sanctionne une gouvernance contestée par ses subordonnés, la sortie de Philippe Saurel (adjoint à la culture de la ville de Montpellier) dans les colonnes de Midi Libre du 31 mars révèle publiquement le secret de Polichinelle : il s’agit d’un épisode de la rivalité qui oppose Jean-Pierre Moure, président de la Communauté d’Agglomération de Montpellier, à Christian Bourquin, successeur de George Frêche à la tête de la Région, (institutions qui pour l’essentiel financent l’établissement musical), dans la perspective des élections municipales de 2014. On a vu longtemps le premier assidu aux manifestations regroupant les people qui constituent le carnet d’adresses de Jean-Paul Scarpitta. Mais peut-être une mairie vaut-elle un sacrifice ! Dans la foulée, le second annonce que la subvention régionale sera amputée de 5 millions d’euros. L’agglomération y pourvoira, réplique Jean-Pierre Moure. Comment, demande Philippe Saurel, alors que les caisses sont vides ? Vous n’y comprenez pas grand-chose ? Et si l’on vous dit que le départ de Jean-Paul Scarpitta, d’abord annoncé comme la fin d’un mandat, devrait finalement être négocié de gré à gré ? Vous avez gagné : ce sera au contribuable de trinquer ! En attendant, pas de directeur musical pour l’orchestre, et une maison dont l’avenir dépendra des choix du plus gros investisseur financier, pas nécessairement le mieux informé musicalement. C’est la loi du marché ? Pardon, on se croyait entre socialistes… [Maurice Salles]