Forum Opéra

Wanderers Nachtlied

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
26 mars 2014
Le voyage envoûtant de Matthias Goerne

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Wanderers Nachtlied
CD 1 : An die untergehende Sonne / Der Tod und das Mädchen / Die Rose / Erinnerung / Litanei / Auf dem Wasser zu singen / Abendbilder / Nach einem Gewitter / Der Zwerg / Im Frühling / Die Blumensprache / Viola / An die Enterfernte / Bei dir allein / Ganymed

CD 2 : Wanderers Nachtlied / Schläfers Klagelied / Heidenröslein / Rastlose Liebe / An den Mond / Trost in Tränen / Erster Verlust / Der Musensohn / Geheimes / Versunken / An Schwanger Kronos / Geisternähe / Das war ich / Das Rosenband / Furcht der Geliebten / An Sie / Die Liebe hat gelogen / Lachen und Weinen / Dass sie hier gewesen / Der Einsame / Die Sterne

Matthias Goerne : baryton
Helmut Deutsch (CD1), Erich Schneider (CD 2): piano

2 CD Harmonia Mundi, 902109.10

 

Cela fait maintenant quelques années que l’on attend comme un cadeau de Noël la sortie de chaque nouvel opus de l’anthologie consacrée par Matthias Goerne aux Lieder de Schubert. Dire que le tome huit, qui paraît ces jours-ci, comblera les amateurs du genre autant que les sept précédents relève de l’euphémisme, tant l’art du chanteur semble avoir trouvé, avec le bouquet de mélodies proposé, l’élément naturel où sa voix peut s’épanouir, sa technique, se magnifier, son expressivité, faire des merveilles. Construit autour de la figure romantique du promeneur, le programme, en effet, fait la part belle à des pages volontiers nostalgiques et crépusculaires, qui tombent sans un pli sur le timbre à la fois sombre et moelleux de Goerne, en même temps qu’elles suscitent une poésie dont on ne sait personne plus capable que lui.

« An die untergehende Sonne », qui ouvre cette exploration, ne met pas dix mesures à donner le ton. L’incroyable maîtrise de la palette expressive saisit d’emblée l’auditeur, sans l’agresser ; car l’émotion, chez Matthias Goerne, n’est jamais provoquée par un artefact, elle surgit, au contraire, de la ligne vocale. Plus celle-ci est claire, plus les sentiments affleurent. Pour résumer plus ce chant est sobre, plus il nous touche. Paradoxe ou quadrature du cercle, Goerne maintient tout du long cet équilibre subtil, évitant de surinvestir les mélodies les plus théâtrales (« Der Zwerg » est un modèle du genre, qui ne nous saisit pas moins pour autant) ou les tubes : rendus à cette apparente simplicité, « Auf dem Wasser zu singen », « Ganymed » ou « Der Musensohn » cessent d’être des musts pour stars du chant, et prennent toute leur place dans l’itinéraire préparé par le chanteur et par ses pianistes. Rien n’est une fin en soi (pas même le « Wanderers Nachtlied » hypnotique qui prête son nom à l’album), le fatalisme que revêt « Heidenröslein » s’intégrant opportunément dans le ton du programme tout en nous faisant entrevoir la cruauté de cette pièce si souvent chantée comme une ariette.

Partout, donc, des émotions mêlées, une mélancolie souriante, une énergie vite lestée de nostalgie qui trahissent une compréhension viscérale, intime, de la musique de Schubert comme des poètes sur lesquels il compose : Goethe, très présent dans cet enregistrement, mais aussi Seidl, Klopstock, Rückert,… Et partout, une voix qui peut contenir dans un souffle une inspiration infiniment onirique, une voix dont les couleurs sont dosées avec le plus grand raffinement, une voix formidablement maîtrisée aussi, y compris aux extrémités de l’habitus, si sollicités par « An den Mond ».

Que deux pianistes aient été conviés à s’associer à une démarche si construite et si intègre pourrait a priori faire craindre pour l’unité de l’édifice. Mais Helmut Deutsch et Eric Schneider partagent la même loyauté, et la même sobriété : plus que des accompagnateurs, ils suscitent, à chaque phrase, l’imagination et l’inventivité de leur chanteur. Une expérience envoûtante, conclue par une « Sterne » dont nous ne sommes toujours pas remis…

Achetez ce CD !
Schubert : Wanderers Nachtlied

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
3149020210901_600

Note ForumOpera.com

4

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Wanderers Nachtlied
CD 1 : An die untergehende Sonne / Der Tod und das Mädchen / Die Rose / Erinnerung / Litanei / Auf dem Wasser zu singen / Abendbilder / Nach einem Gewitter / Der Zwerg / Im Frühling / Die Blumensprache / Viola / An die Enterfernte / Bei dir allein / Ganymed

CD 2 : Wanderers Nachtlied / Schläfers Klagelied / Heidenröslein / Rastlose Liebe / An den Mond / Trost in Tränen / Erster Verlust / Der Musensohn / Geheimes / Versunken / An Schwanger Kronos / Geisternähe / Das war ich / Das Rosenband / Furcht der Geliebten / An Sie / Die Liebe hat gelogen / Lachen und Weinen / Dass sie hier gewesen / Der Einsame / Die Sterne

Matthias Goerne : baryton
Helmut Deutsch (CD1), Erich Schneider (CD 2): piano

2 CD Harmonia Mundi, 902109.10

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Au delà de l’habileté…
Renée FLEMING, Joyce DIDONATO, O'HARA Kelli
CD