Forum Opéra

Goya

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
DVD
10 janvier 2012
Que reste-t-il de Placido ?

Note ForumOpera.com

1

Infos sur l’œuvre

Détails

Gian Carlo MENOTTI

Goya
Opéra en trois actes, livret du compositeur
Créé au Washington National Opera, le 15 novembre 1986

Mise en scène
Kasper Bech Holten
Décors et costumes
Steffen Aarfing
Lumières
Jesper Kongshaug
Chorégraphie
Nikolaus Adler

Francisco de Goya y Lucientes
Plácido Domingo
La Duchesse d’Albe
Michelle Breedt
Marie-Louise, reine d’Espagne
Íride Martínez
Charles IV, roi d’Espagne
Andreas Conrad
Don Manuel Godoy
Maurizio Muraro
Martín Zapater
Christian Gerhaher
Un Chanteur / Leocadia
Nadia Krasteva
Une Bonne
Petra Simkova
L’Aubertiste / Le Majordome
Sergio Raonic Lukovic

Radio-Symphonieorchester Wien
Festival-Chor KlanBogen Wien
Direction musicale
Emmanuel Villaume

Enregistré au Theater an der Wien, été 2004

1 DVD Arthaus 101576 – 1h40

 

La carrière des grands chanteurs était autrefois émaillée de créations d’œuvres parfois composées à leur intention. Commande de Placido Domingo, ce Goya créé en 1986 et révisé en 1991 est l’une des ultimes grandes œuvres lyriques de Menotti, grandes par les ambitions affichées, du moins. On peut en effet se demander ce qu’il restera des opéras conçus à l’intention de Domingo, puisque celui qu’offre ce DVD ne vaut pas forcément beaucoup mieux que le calamiteux Postino donné récemment à Paris (voir recension). Le cahier des charges est toujours le même : une musique bien guimauve qui ne fait peur à personne, et plusieurs airs pour le ténor, les autres rôles étant presque uniformément sacrifiés.

 

Si l’on reconnaît à Menotti un certain don mélodique, notamment dans le grand duo qui conclut le premier acte, son orchestration est en revanche d’une redoutable platitude. Castagnettes et guitare dès l’ouverture, c’est parti pour une gentille espagnolade, un opéra conçu selon des recettes d’avant-hier, sur un livret d’une insigne bêtise (Menotti n’est ni Wagner ni Berlioz). Dans une Espagne de carte postale se déploie une sorte de biopic comme les aimait le cinéma des années 1950 (du genre « La vie passionnée de X »), avec un héros au cœur d’artichaut, Goya-Don José incapable d’échapper à l’emprise de la duchesse d’Albe-Carmen. Quelques répliques valent leur pesant de cacahuètes (« Placez votre pinceau magique sur ma peau souple », ordonne la duchesse au peintre !), et le questionnement sur la fonction de l’art vole à des hauteurs stratosphériques : « Je dois peindre pour vivre, mais je ne vis que pour peindre », déclare Goya… Emmanuel Villaume, longtemps directeur musical du festival de Spoleto aux Etats-Unis, a l’habitude de servir Menotti, mais il ne peut accomplir le miracle qui consisterait à rendre cette musique intéressante.

 

Dans des décors astucieux, mais avec des costumes sans grâce, Kasper Bech Holten, connu pour le Ring de Copenhague et autres spectacles wagnériens (voir recension de Tannhäuser), signe une mise en scène digne d’une mauvaise sitcom. La distribution ne compte que trois grands rôles ; de la masse des comprimari on détachera seulement celui qui sert de Nicklausse au Hoffmann qu’est ici Goya, un Christian Gerhaher encore à l’aube de sa carrière. Le reine Marie-Louise est confiée à une colorature hystérique, avec des effets qui se voudraient comique : Íride Martínez interprète de son mieux ce personnage limité à une caricature. En duchesse d’Albe, Michelle Breedt fait valoir un timbre charnu – dommage que Menotti ne lui ait pas même accordé un air – et une belle présence scénique, malgré un costume assez peu seyant qui reprend la robe représentée sur un portrait célébrissime. Enfin, dans un rôle conçu sur mesure, mais vingt ans auparavant, Placido Domingo s’impose comme la seule raison de cette reprise. Goya, censé être au premier acte un jeune artiste encore inconnu, a d’emblée les traits du peintre des dernières années ! L’acteur impressionne toujours, malgré un anglais très exotique. Vocalement, que reste-t-il de Placido ? Une vigueur quasi intacte, avec des accents plus fébriles, peut-être destinés à masquer une certaine usure, qui impose notamment des respirations plus fréquentes. Pour comparer le Goya de 2004 à celui de 1986, on se reportera au long extrait de la création à Washington, disponible sur Youtube.

 

Présentation du DVD

 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
Goya-DVD

Note ForumOpera.com

1

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Gian Carlo MENOTTI

Goya
Opéra en trois actes, livret du compositeur
Créé au Washington National Opera, le 15 novembre 1986

Mise en scène
Kasper Bech Holten
Décors et costumes
Steffen Aarfing
Lumières
Jesper Kongshaug
Chorégraphie
Nikolaus Adler

Francisco de Goya y Lucientes
Plácido Domingo
La Duchesse d’Albe
Michelle Breedt
Marie-Louise, reine d’Espagne
Íride Martínez
Charles IV, roi d’Espagne
Andreas Conrad
Don Manuel Godoy
Maurizio Muraro
Martín Zapater
Christian Gerhaher
Un Chanteur / Leocadia
Nadia Krasteva
Une Bonne
Petra Simkova
L’Aubertiste / Le Majordome
Sergio Raonic Lukovic

Radio-Symphonieorchester Wien
Festival-Chor KlanBogen Wien
Direction musicale
Emmanuel Villaume

Enregistré au Theater an der Wien, été 2004

1 DVD Arthaus 101576 – 1h40

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

De superbes Vêpres imaginaires, aussi ferventes que jubilatoires
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Que ma joie demeure
Livre