Forum Opéra

I Normanni a Parigi

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
2 décembre 2010
Heureuse découverte

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Saverio MERCADANTE (1795-1870)
I Normanni a Parigi
Highlights
Tragédie lyrique en 4 Actes
Livret de Felice Romani
Créé à Turin, Teatro Regio, le 7 février 1832

Judith Howarth, Berta
Barry Banks, Odone
Katarina Karnéus, Osvino
Riccardo Novaro, Ordamante
Graeme Broadbent, Tebaldo
Aled Hall, Ebbone
Geoffrey Mitchell Choir
Philharmonia Orchestra
Direction musicale, Stuart Stratford
1 Cd Opera Rara Studio

 

Opera Rara revient avec une belle production qui nous offre une large sélection de I Normanni a Parigi. Pour cette première mondiale d’une œuvre de Mercadante, la firme atteint pleinement ses objectifs initiaux. Ce huitième opus la série Highlights est sans doute un des plus passionnants par son contenu et sa réalisation. Ce concept d’extraits permet adroitement à la firme anglaise de réaliser un judicieux équilibre entre différentes données : offrir l’opportunité de présenter une œuvre dans de bonnes conditions studio, qui sans cela, n’aurait que peu de chances de se faire entendre. Ensuite, la notion d’extraits présente un avantage économique quand dans le contexte actuel, rentabiliser une intégrale studio est une réelle gageure. Pourtant, dans le respect qui la caractérise, Rara ne mutile aucunement l’œuvre ou ne frustre ses auditeurs. On navigue dans un juste équilibre pédagogique et artistique : livret in extenso recadrant les extraits retenus judicieusement entre beauté et théâtralité, cadre historique, musical, tout concourt à une expérience satisfaisante.

 

Mercadante, après le retrait de Rossini, tenta de s’ériger en rival crédible de Donizetti, de Bellini puis du jeune Verdi. Sans connaître les délires triomphaux de ces Maestri, on réalise que son travail en sa qualité et sans quantité, n’avait en rien à rougir. Une écoute attentive éclaire sur l’oubli quasi-total qui le frappa et sur son étiquette moderne de second couteau. La composition est adroite, la théâtralité efficace et régulièrement en situation dramatique. Mercadante ne possédait simplement pas ce talent qui caractérisait si bien Rossini ou Bellini : l’art de couler insidieusement et à jamais dans l’oreille de son auditeur, une mélodie entêtante, ce petit quelque chose faisant qu’un thème vous hante délicieusement.

 

La trame de ces Normands à Paris est connue. Fonds politiques tourmentés, nombreux imbroglios affectifs, rédemption sacrificielle sur tomber de rideau tragique et sanglant. Dans la réalisation, la cohésion sans faille de l’équipe frappe immédiatement. Stuart Stratford est rigoureux à défaut d’être toujours ambitieux. On pourrait attendre un rien d’italianité supplémentaire dans les pages purement hédonistes ou il ne faut chercher autre chose qu’un moment de bravoure ou de panache offert au chanteur. Dans la belle affiche vocale, on saluera particulièrement l’Odone de Barry Banks, terriblement attachant dans la gestion intelligente de moyens aux dimensions humaines. Judith Howarth jette toutes ses forces dans le rôle de Berta (Carolina Ungher en fut une des grandes titulaires). La voix est d’une réelle beauté, souple et source plus d’une fois, d’émotions. Son personnage existe. On pourra reprocher une utilisation pas toujours heureuse ou opportune de son suraigu, parfois inutilement exploité dramatiquement. Enfin, l’extrême juvénilité du timbre décrédibilise la maturité maternelle sensée être incarnée. Broutilles … La révélation s’appelle, Katarina Karnéus qui par son enthousiasme, n’est pas sans rappeler une jeune Larmore, à l’époque où son émission était encore d’une relative clarté. Karnéus, incarnant Osvino, le travesti d’usage, est à suivre d’urgence, pour une recrue de tout premier plan pour Opera Rara. La mezzo, aux réelles affinités avec ce répertoire, offre un travail abouti sur tous les plans. Il lui reste, à la fréquentation régulière de cette époque, à peaufiner son style, notamment dans la virilité de sa colorature, afin que son Chevalier évoque davantage un jeune Tancredi plus qu’un Sesto.

 

In fine, Opera Rara, démontre que sans faire appel à de personnalités surmédiatisées, on peut encore réaliser des disques passionnants et passionnés. Christmas Time aidant, une bien belle idée cadeau.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
normanni_operara

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Saverio MERCADANTE (1795-1870)
I Normanni a Parigi
Highlights
Tragédie lyrique en 4 Actes
Livret de Felice Romani
Créé à Turin, Teatro Regio, le 7 février 1832

Judith Howarth, Berta
Barry Banks, Odone
Katarina Karnéus, Osvino
Riccardo Novaro, Ordamante
Graeme Broadbent, Tebaldo
Aled Hall, Ebbone
Geoffrey Mitchell Choir
Philharmonia Orchestra
Direction musicale, Stuart Stratford
1 Cd Opera Rara Studio

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Au delà de l’habileté…
Renée FLEMING, Joyce DIDONATO, O'HARA Kelli
CD