Forum Opéra

INSTANT LYRIQUE Sandrine Piau — Paris (Elephant Paname)

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
3 novembre 2020
Le vent a changé (streaming)

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Ernest Chausson (1855-1899)
Hébé*
Le charme*
Le temps des lilas*

Hugo Wolf (1860-1903)
Verschwiegene Liebe*

Gabriel Fauré (1845-1924)
Clair de Lune*
Les berceaux*
Apres un rêve+

Robert Schumann (1810-1856)
Die Lotosblume*
In der Nacht*+

Richard Strauss (1864-1949)
Die Nacht*

Samuel Barber (1910-1981)
Solitary Hotel*

Francis Poulenc (1899-1963)
C’est ainsi que tu es+
Hyde Park*

Ivor Gurney (1890-1937)
Sleep*

Francis Poulenc (1899-1963)
Banalités*

Ernest Chausson
La Nuit *+

Sandrine Piau*, soprano

Susan Manoff, piano

avec la participation dans le cadre du programme Momentum de la soprano Chloé Briot+, soprano

Paris, Elephant Paname, mardi 3 novembre 2020, 19h

Disponible en streaming sur You Tube sur You Tube au tarif de 2€99 jusqu’au 18 novembre (pour réserver, cliquez ici)

Le temps des lilas ne reviendra plus…. La mélodie de Chausson, sixième et dernière étape souvent détachée de ce chef d’œuvre qu’est Le Poème de l’Amour et de la Mer, entre en résonance avec les heures difficiles que nous vivons : la mort de l’été, novembre souverain ; cette épreuve du confinement de nouveau imposée à tous avec les conséquences que l’on sait pour la culture et le spectacle vivant. Voudrait-on arrêter de ramasser les feuilles mortes à la pelle qu’on ne le pourrait pas. Assouplies, les consignes gouvernementales ouvrent pourtant le champ des possibles. Inenvisageables au printemps, les concerts deviennent autorisés mais sans public, retransmis en direct mais à distance. C’est mieux que rien.

Dans ces conditions particulières, l’instant demeure lyrique, à sa façon : pas d’applaudissements, émotions distillées par le truchement de YouTube ; Susan Manoff masquée derrière son piano ; Sandrine Piau en robe de sirène, ondine diaphane dont le chant égrène les mélodies comme des gemmes, d’un timbre à la pureté inaltérée. Si son nom reste associé à l’opéra baroque, la soprano française compte aussi la musique de salon à son répertoire. Chimère, Evocation, Après un rêve sont quelques-uns des albums qu’elle a consacrés au genre. La nuit cette fois sert de fil conducteur à un programme sans concession, « pas forcement la nuit maléfique, inquiétante mais aussi la nuit festive que nous n’avons plus en ce moment » commente Sandrine Piau à la fin du récital avant d’offrir en unique bis, La Nuit de Chausson, en duo avec Chloé Briot dans le cadre du programme Momentum, une forme de parrainage motivée par les difficultés que rencontrent pour exercer leur art les jeunes chanteurs dans le contexte actuel. Et les couleurs des deux sopranos, similaires et dissemblables, de s’unir en un reflet chatoyant, comme auparavant chez Schumann, pour exprimer le mystère satiné en la bémol majeur de cette nuit « dont le frais baiser nous délivre ».

Que dire de cette « aventure étrange » pour reprendre les termes de Sandrine Piau ? « Essayer d’être en contact avec un public absent, trouver la complicité à distance… », oui, on mesure combien l’exercice doit être difficile. On reconnait qu’il s’agit d’une expérience, qu’à ce titre, elle vaut la peine d’être vécue (à 2,99€ la séance, autant dire que le risque est mesuré) et l’on savoure l’irremplaçable frisson du direct – ne pas savoir ce que nous réserve la minute à venir ; la redouter et l’attendre…

L’image pallie le défaut de proximité. Il faut saluer la manière dont les caméras savent passer d’un sujet à l’autre et filmer au plus près sans jamais que le spectateur ne se fasse voyeur. Le programme est exigeant, peut-être trop. Il serait dommage que certains se découragent de mordre à cet hameçon inhabituel en l’absence de titres qui puissent servir d’appâts. Mais Sandrine Piau, tout comme Susan Manoff, ne sont pas artistes à transiger. Il faut accepter de les suivre dans cet univers aux cinquante nuances de la même humeur, où seul Barber – et à l’occasion Poulenc (« Hyde Park ») – ose un pas de côté. De la même manière que l’œil une fois habitué à l’obscurité parvient à discerner les formes, le charme agit peu à peu, attisé par le dialogue qui s’instaure entre la voix et le piano, l’une et l’autre proches d’une forme de perfection au risque de paraître désincarnés. Le temps des lilas ne reviendra plus, soit ; mais le temps des roses ?

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Ernest Chausson (1855-1899)
Hébé*
Le charme*
Le temps des lilas*

Hugo Wolf (1860-1903)
Verschwiegene Liebe*

Gabriel Fauré (1845-1924)
Clair de Lune*
Les berceaux*
Apres un rêve+

Robert Schumann (1810-1856)
Die Lotosblume*
In der Nacht*+

Richard Strauss (1864-1949)
Die Nacht*

Samuel Barber (1910-1981)
Solitary Hotel*

Francis Poulenc (1899-1963)
C’est ainsi que tu es+
Hyde Park*

Ivor Gurney (1890-1937)
Sleep*

Francis Poulenc (1899-1963)
Banalités*

Ernest Chausson
La Nuit *+

Sandrine Piau*, soprano

Susan Manoff, piano

avec la participation dans le cadre du programme Momentum de la soprano Chloé Briot+, soprano

Paris, Elephant Paname, mardi 3 novembre 2020, 19h

Disponible en streaming sur You Tube sur You Tube au tarif de 2€99 jusqu’au 18 novembre (pour réserver, cliquez ici)

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

L’envers des destinées
Lionel LHOTE, Alexandre DUHAMEL, Inho JEONG
Spectacle