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Cendrillon au Met : féerie scénique et vocale

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Brève
29 avril 2018
Cendrillon au Met : féerie scénique et vocale

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Pour sa dernière retransmission dans les cinémas, le Metropolitan Opera a choisi la rare Cendrillon de Massenet qui faisait son entrée au répertoire de la première scène new-yorkaise, une belle initiative en faveur du compositeur français dont beaucoup de directeurs d’opéra se bornent à ne proposer invariablement que Werther ou Manon. Créée à Santa Fé en 2006, la production signée Laurent Pelly a beaucoup tourné (Londres, Bruxelles, Lille, Barcelone). Elle a même fait l’objet d’un DVD capté en 2010 au Royal Opera House, qui a été chroniqué dans nos colonnes. Comme le soulignait Laurent Bury, le metteur en scène a parsemé son travail de références cinématographiques facilement identifiables. Il s’est également plu à alterner les moments de poésie pure telle la rencontre des deux amoureux au troisième acte, non pas dans une forêt mais sur les toits de Paris au crépuscule, avec de nombreux gags comme cette scène totalement loufoque de l’essayage de chaussure par des prétendantes au trône dont les tenues cocasses dessinées par Pelly lui-même déclenchent l’hilarité du public.

Sur le plan vocal, c’est une distribution éblouissante qui a été réunie pour l’occasion. Notre ressenti au cinéma rejoint celui de Yannick Boussaert qui a rendu compte de la représentation du 17 avril dans la salle. Les seconds rôles sont tous excellemment tenus, en particulier les deux sœurs campées par Ying Fang et Maya Layani qui rivalisent de drôlerie.  Stéphanie Blythe incarne un Madame de la Haltière à la fois impressionnante et grotesque avec une insolence vocale à toute épreuve et un français parfaitement intelligible face à Laurent Naouri, Pandolfe tour à tour tendre et ridicule, qui possède une vis comica irrésistible, au premier acte notamment. Dans le rôle de la Fée, Kathleen Kim témoigne d’une technique irréprochable, d’un medium solide et d’un suraigu brillant qui rendent électrisante chacune de ses interventions.  Alice Coote et Joyce DiDonato réitèrent avec bonheur leurs performances du DVD de 2010, leurs timbres si proches confèrent à leurs duos quelque chose de troublant. La première campe un prince maladroit et renfrogné, la seconde une héroïne rayonnante à la technique maîtrisée. Seul un léger grelot à peine perceptible sur certains aigus forte trahit le passage des ans. Bertrand de Billy, déjà maître d’œuvre à Londres, propose une direction tout en nuances et délicatesse.

La prochaine saison des retransmissions du Metropolitan Opera dans les cinémas du réseau Pathé Live s’ouvrira le 6 octobre avec Anna Netrebko dans Aïda. 

 

 

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Joyce DiDonato (Cendrillon) © Metropolitan Opera

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