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VIVALDI, Eclat royal – Sablé

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Spectacle
27 août 2023
Renouveau du Festival de Sablé

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Antonio Vivaldi

Concerto di Parigi, RV 114

Griselda : Hor il cor già lacero (acte I, sc. 12) *

Le printemps, 1er mvt

Concerto di Parigi, RV 136

L’Olimpiade : Quel destrier (acte I, sc. 2) *

Concerto di Parigi, RV 150

L’Olimpiade : Mentre dormi (acte I, sc. 8) *

Concero di Parigi, RV 159

Judita triumphans : Veni, veni me sequere (acte I…) *

Concerto di Parigi, RV 159

Ercole : Onde chiare (acte II…)*

Concerto di Parigi, RV 121

Griselda : Agitata da due venti (acte III) *

L’Eté

 

Blandine de Sansal, mezzo-soprano (*)

Jean Boucoult et Johnny Rasse, chanteurs d’oiseaux

Orchestre de l’Opéra royal de Versailles

Direction et violon solo

Stefan Plewniak

 

Sablé-sur-Sarthe, Festival, Scène Joël Le Theule, 23 août 2023, 20h30

Véritable bain de jouvence pour la 45e édition du Festival de Sablé, à la faveur d’une programmation riche et audacieuse, signée par sa nouvelle directrice artistique, Laure Baert.

On apprécie, déjà, le confort acoustique, visuel et physique de la belle salle Joël Le Theule, à laquelle ne manque que la climatisation. Le concert d’ouverture, dont le public a la primeur, est totalement neuf. Stefen Pewniak, qui dirige de son violon, a enregistré les Concerti di Parigi (1) de Vivaldi, avec Federico Maria Sardelli, avant de diriger lui-même. Il en emprunte six à son dernier CD auxquels il va faire alterner autant d’airs d’opéras du prêtre roux – sans compter le bis –, confiés à Blandine de Sansal. Ajoutez deux extraits des Quatre saisons et tout est réuni pour séduire le plus large public. L’originalité du programme repose sur l’insertion de deux artistes hors du commun : Les chanteurs d’oiseaux.  Leurs incroyables interventions sonores et gestiques – ce sont d’extraordinaires mimes – vont se marier avec bonheur à Vivaldi, comme constituer à elles-seules des moments aussi chargés d’émotion que le chant peut l’être. La dimension musicale est proprement fascinante.

Dans l’obscurité, des chants d’oiseaux, venant du fond de la salle, nous rappellent que Jean Boucault et Johnny Rasse font partie de la distribution. Sur ce dialogue avien, la claveciniste, Chloé de Guillebon, va introduire la première pièce à partir de quelques notes qui s’enrichiront progressivement pour gagner tout l’orchestre. Surprise ! C’est la marche pour la cérémonie des Turcs du Bourgeois gentilhomme, signature possible de l’ensemble versaillais (2). D’emblée celui-ci imprime une dynamique qui fait fi de la pompe affectée de la pièce pour imposer des mouvements toujours très allants aux pièces allègres. Pour faire court, les concerti sont abordés dans des tempi très soutenus, avec une énergie, une articulation et une virtuosité flamboyante, démonstrative. Les mouvements lents, généralement brefs, sont toujours bienvenus après ces débauches de traits, de formules sur des harmonies simples, le plus souvent conventionnelles. La formation (6 violons, 2 altos, violoncelle et contrebasse, auxquels s’ajoutent les claviers, un basson et un hautbois) est rôdée et l’ensemble ne fait qu’un avec son chef et soliste. La nervosité contrastée fait regretter le manque d’imagination des basses (une chaconne fastidieuse dont le motif invariable est répété de façon scolaire). Les enchaînements tonaux entre les pièces surprennent, et peuvent déranger, alors qu’il eût été aisé de les organiser de façon plus cohérente.

© DR

Les interventions de Blandine de Sansal faisaient la part belle à des pages justement célèbres pour leur richesse expressive. Deux airs de Griselda les encadrent. Dès le Ho il cor già lacero, nous retrouvons les qualités de la jeune cantatrice : le timbre est gratifiant, les couleurs appropriées, l’agilité, la longueur de souffle comme la projection impressionnent. Tout juste peut-on regretter que son médium soit parfois écrasé par un orchestre trop sonore dans son emportement. L’Agitata a due venti est superbe, sommet musical de la soirée. L’émotion est juste. Les deux airs de l’Olimpiade étaient autant de promesses de bonheur. Las, pourquoi avoir inscrit le merveilleux Mentre dormi, privé de ses deux parties de cors obligés, auquel le malheureux basson tente de se substituer, noyé dans l’orchestre, dont les parties relèvent du remplissage traditionnel ? Le chant, quelle qu’en soit la valeur, se trouve dépourvu de réels partenaires. La progression, conduite avec art, le galbe de la ligne, le naturel de l’ornementation n’appellent que des éloges. Les aigus, peut-être liés à sa grossesse avancée, ont perdu une part de leur brillant, mais, ne boudons pas notre plaisir : il est rare d’écouter ces airs dans une si belle interprétation. La hautbois solo dialogue avec la voix dans l’air de Juditha triumphans. La prestation instrumentale, à la différence de la voix, manque de soutien, les phrases sont découpées en périodes. Quant à Onde chiere (Ercole), où les Chanteurs d’oiseaux se mêlent davantage à l’orchestre, c’est un modèle d’intelligence musicale. Un bonheur partagé.

Malgré les quelques réserves émises ici et là, c’est un concert mémorable qui a été offert à un public enthousiaste. On espère retrouver les Chanteurs d’oiseaux dans d’autres programmes, où leur talent puisse s’épanouir le plus largement. Que n’écrit-on spécifiquement pour ces instruments aussi évidents que rares ?

(1) recueil de concertos, recyclés pour la plupart, avec deux originaux, certainement vendu à un acquéreur parisien. Le manuscrit est conservé à la BnF.
(2) le rondeau des Indes Galantes, de Rameau, sera donné en ultime bis..

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Concerto di Parigi, RV 114

Griselda : Hor il cor già lacero (acte I, sc. 12) *

Le printemps, 1er mvt

Concerto di Parigi, RV 136

L’Olimpiade : Quel destrier (acte I, sc. 2) *

Concerto di Parigi, RV 150

L’Olimpiade : Mentre dormi (acte I, sc. 8) *

Concero di Parigi, RV 159

Judita triumphans : Veni, veni me sequere (acte I…) *

Concerto di Parigi, RV 159

Ercole : Onde chiare (acte II…)*

Concerto di Parigi, RV 121

Griselda : Agitata da due venti (acte III) *

L’Eté

 

Blandine de Sansal, mezzo-soprano (*)

Jean Boucoult et Johnny Rasse, chanteurs d’oiseaux

Orchestre de l’Opéra royal de Versailles

Direction et violon solo

Stefan Plewniak

 

Sablé-sur-Sarthe, Festival, Scène Joël Le Theule, 23 août 2023, 20h30

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