Entre France et Italie, le ténor Marco Angioloni célèbre la « Dolce vita » avec une reprise très actuelle de chansons, d’extraits d’opérettes et de comédies musicales des années 30 aux années 50, en italien, français et même en anglais. Avec ses complices de l’ensemble Contraste, ses amis chanteuses (Ambroisine Bré, Karine Deshayes) et chanteur (Juan-Carlos Echeverry) et grâce aux fabuleux arrangements de Johan Farjot, ce regard en arrière sur un répertoire qu’ont popularisé ténors, crooneurs et autres chanteurs de charme, gagne ici une touche de modernité plutôt rare, toujours pleine d’allant et d’humour, mais non sans une légère nostalgie.
Ce choix d’un album crossover (qui vise en général à gagner un auditoire plus large) n’est pas du seul fait de notre ténor d’origine italienne, lauréat de la Fondation Royaumont, de l’Académie Baroque d’Ambronay et formé au Centre de Musique Baroque de Versailles. On le sait, toutes les stars du lyrique s’y précipitent également. Ce n’est pas du goût de tous les mélomanes et c’est dommage ; surtout ici, tant Marco Angioloni chantant avec sa voix naturelle redonne vie, charme et poésie à ces hits un peu dépassés du passé. Il s’agit moins de se mettre dans les pas d’un Luis Mariano ou d’un Beniamino Gigli que de démontrer l’éternelle jeunesse de ces airs aux musiques revisitées à notre goût.
Avant d’aller l’écouter à Nice au Gala des Étoiles de demain (7 novembre) et au Château de Versailles dans Sosarme de Haendel (16 décembre), découvrons-le reprenant une chanson interprétée par Vittorio de Sica, extraite d’un film de 1932 de Mario Camerni. Comme Tino Rossi ou Mario Lanza avant lui (mais avec infiniment plus de naturel donc), son « Parlami d’amore Mariú » nous propose joliment de nous évader dans un éternel été, jusqu’aux aigus bien filés du finale. Le choix de son medium, moins lumineux sans doute mais plus allègre, est décidément excellent (rien de plus horrible que ces chansons reprises en voix de stentor lyrique devant un parterre de malentendants), nous offrant ainsi de belles nuances et de riches coloris, par exemple dans un extrait de « L’Auberge du Cheval Blanc » (une opérette allemande de 1930) chantée ici en français (« Rien qu’une fois, ma mie ») en duo avec une Ambroisine Bré un rien trop fidèle au style lyrique quant à elle. L’énergie et la gaieté sont bien au rendez-vous, les superbes arrangements du pianiste Johan Farjot de Contraste jouant vraiment un rôle essentiel dans la réussite de cet album.
La chanson pittoresque de Cesare Cesarini « Firenze Sogna » par M. Angioloni nous ramène avec joie vers d’inoubliables vacances toscanes, heureusement sans la mandoline qui accompagnait un Giuseppe di Stefano, mais avec la clarinette agile de Jean-Luc Votano. Si le vibrato du ténor est parfois un peu trop présent, la ligne vocale un peu flottante dans l’opérette allemande de Ralph Benatzky, la voix débarrassée de ces menus défauts s’empare avec gourmandise des autres titres jusqu’à la fin du programme. Facilité et limpidité seront les maîtres mots du style Angioloni, prouvant que l’ambitus de la voix (sans forcer) est bien large.
De la chanson de Mireille sur des paroles de Jean Nohain, « Puisque vous partez en voyage » magnifiquement interprétée en idéale symbiose avec la très mutine et très juste Karine Deshayes, le haut registre dominé sans faute dans « Acapulco » ou en duo avec Juan-Carlos Echeverry impeccable ami (« Quand on est deux amis ») du « Chanteur de Mexico », jusqu’au « Mambo italiano » emprunté à Dean Martin, une reprise qui nous emmène dans une folle nuit de bal, tout est rajeuni, vivant, bref formidable. Rien de vieillot par conséquent dans l’odyssée en voiture italienne que nous propose Marco Angioloni, qu’elle soit drôlatique (« Ba-ba-baciami piccina ») au rythme du piano percussif ou planante (« Arriverderci Roma ») avec son « Good Bye » ailé en finale, accompagnée d’un bien joli chœur.
La Dolce Vita selon Marco Angioloni
- Œuvre
- Auteur
- Compositeur
- Editeur
- Labels
- Lieu
- Saison
- Orchestre
Note ForumOpera.com
Infos sur l’œuvre
Détails
Cesare Andrea Bixio, Gli uomini che mascalzoni
Parlami d’amore Mariù
Ralph Benatzky, L’Auberge du Cheval blanc
Rien qu’une fois
Cesare Cesarini
Firenze Sogna
Mireille
Puisque vous partez en voyage
Luigi Astore, Una famiglia impossibile
Ba-ba-baciami piccina
Francis Lopez, Le Chanteur de Mexico
Acapulco
Gorni Kramer, Gran Baraonda
Un Bacio a mezzanotte
Francis Lopez, Le Chanteur de Mexico
Quand on est deux amis
Cole Porter, Can-Can
C’est magnifique
Bob Merrill, Frankie Laine, W. S. Fischer
Mambo italiano
Renato Rascel
Arrivederci Roma
Renato Carosone
Tu vuò fà l’americano
Vincenzo Di Paola, Alessandro Taccani
Come prima
Marco Angioloni, ténor
Ambroisine Bré, mezzo
Karine Deshayes, mezzo
Juan-Carlos Etcheverry, ténor
Ensemble Contraste
Johan Farjot, arrangements paroles et musique, piano
Label Glossa
Durée : 43 minutes (13 morceaux)
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Cesare Andrea Bixio, Gli uomini che mascalzoni
Parlami d’amore Mariù
Ralph Benatzky, L’Auberge du Cheval blanc
Rien qu’une fois
Cesare Cesarini
Firenze Sogna
Mireille
Puisque vous partez en voyage
Luigi Astore, Una famiglia impossibile
Ba-ba-baciami piccina
Francis Lopez, Le Chanteur de Mexico
Acapulco
Gorni Kramer, Gran Baraonda
Un Bacio a mezzanotte
Francis Lopez, Le Chanteur de Mexico
Quand on est deux amis
Cole Porter, Can-Can
C’est magnifique
Bob Merrill, Frankie Laine, W. S. Fischer
Mambo italiano
Renato Rascel
Arrivederci Roma
Renato Carosone
Tu vuò fà l’americano
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Come prima
Marco Angioloni, ténor
Ambroisine Bré, mezzo
Karine Deshayes, mezzo
Juan-Carlos Etcheverry, ténor
Ensemble Contraste
Johan Farjot, arrangements paroles et musique, piano
Label Glossa
Durée : 43 minutes (13 morceaux)
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