Forum Opéra

CRUZ, La Princesse légère — Paris (Opéra Comique)

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
22 mai 2020
Un conte musical réinventé (streaming)

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra en douze scènes, musique de Violeta Cruz, livret de Gilles Rico

D’après un conte de George MacDonald

Créé à l’Opéra de Lille le 13 décembre 2017

Détails

Mise en scène

Jos Houben, Emily Wilson

Décors et costumes

Oria Puppo

Lumières

Nicolas Simonin

Réalisation en informatique musicale

Augustin Muller

La Princesse / Nourrice 1

Jeanne Crousaud

La Reine

Majdouline Zerari

Le Roi

Nicholas Merryweather

Le Prince / Le Narrateur

Jean-Jacques L’Anthoën

Docteur Déjanthé/Nourrice 2

Kate Colebrook

La Sorcière / Docteur Malofoi

Guy-Loup Boisneau

Ensemble Court-circuit

Direction musicale

Jean Deroyer

Paris, Salle Favart, Vendredi 9 mars, 20 h

A l’occasion de la rediffusion en streaming de La Princesse Légère  (visible jusqu’au 31 mai 2020), nous vous proposons de relire ci-après le compte rendu de la représentation du 9 mars 2018.


Commande de l’Opéra Comique, ce premier ouvrage lyrique de la compositrice colombienne Violeta Cruz est le fruit d’un travail mené en symbiose avec les librettistes et toute l’équipe artistique. Le chantier de la salle Favart ayant pris du retard, sa création mondiale eut lieu à l’Opéra de Lille fin 2017.

C’est dans le cadre d’un événement annuel « Mon premier festival d’opéra » que ce spectacle étourdissant destiné  à un large public (comprenant des séances scolaires et des introductions à l’œuvre avant chaque représentation) a été présenté à Paris.

Durant une heure trente la mise en scène indescriptible de Jos Houben et Emily Wilson, n’accuse aucune faiblesse et les douze scènes riches en rebondissements s’enchaînent sans pause. Victime de la vengeance d’une méchante sorcière qui lui a jeté un sort le jour de son baptême, une Princesse, privée de sa « gravité », flotte dans les airs au grand désespoir de ses parents. Depuis sa tendre enfance sous forme d’une mini carotte cocktail, disparaissant au moindre courant d’air, jusqu’à son aventureuse jeunesse en robe vaporeuse de couleur orange où elle s’amuse à survoler le royaume puis à s’ébattre dans un lac, les péripéties se succèdent dans une veine à la fois excentrique et poétique. Pivot dramatique : la scène hilarante où l’héroïne est soumise à l’examen des docteurs Malofoi et Déjanthés qui déclarent au couple royal : « Il faut la faire pleurer ». Ayant  découvert l’amour d’un Prince polyglotte prêt à mourir pour elle, la Princesse ensorcelée décide de le sauver. Après avoir réussi, elle fond en larmes et peut enfin marcher.

Grande originalité de ce conte musical atemporel : les éléments de décors (paravents, bascule, tourniquet…), les accessoires, même les costumes et les paroles, participent non seulement visuellement mais aussi musicalement à l’action dramatique. Au moyen de capteurs, les sons électro-acoustiques étranges, les sons frottés et les chutes d’objets… contribuent à créer une espèce de masse sonore hétérogène expressive qui ne heurte jamais l’oreille. Chuchotements, bafouillages, borborygmes, surgissements inopinés de plaisanteries puériles ainsi que toute une gamme de rires se mêlent aux rimes d’un texte ludique.


© Pierre Grosbois

Simultanément, dans la fosse,  le chef d’orchestre Jean Deroyer dirige fermement les dix musiciens instrumentistes de l’Ensemble Court-Circuit spécialiste de la création contemporaine. Alors que parfois, Alexandra Greffin-Klein (violon), Jean-Etienne Sotty (accordéon) et Bogdan Sydorenko (clarinette), se mêlant aux acteurs-chanteurs, interviennent sur scène pour les accompagner.     

Après un grand rire orchestral, la chanson de la Princesse permet d’apprécier le soprano aérien et bien articulé de Jeanne Crousaud au moment où elle devient une jeune fille. Le Prince Jean-Jacques L’Anthoën, lui, fait entendre sa séduisante voix chaude de ténor pour l’air «  I shall wait for her ».

Nicholas Merryweather (le Roi) et Majdouline Zerari (la Reine) ont peu à chanter mais, présents du début à la fin, ils tiennent leurs rôles avec autorité. En travesti, le comédien-chanteur, Guy-Loup Boisneau, campe une impressionnante sorcière, plus animale qu’humaine. Il est à noter qu’afin de permettre la fusion immédiate avec l’électronique, les voix sont nécessairement sonorisées.

Dans leurs costumes aux couleurs acides et aux articulations marquées, incroyables d’inventivité, tous les personnages se transforment en figurines rigolotes coiffées de drôles de chapeaux et de perruques bizarres. Ils désertent la réalité pour évoquer avec bonheur le monde de l’enfance peuplé de jouets et de marionnettes.

Compte tenu de l’intensité du spectacle, cette première parisienne remporte un succès mesuré. Parions que pendant le week-end qui a suivi, il aura rencontré une complicité plus débridée devant son véritable public.

Voir la vidéo

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

4

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra en douze scènes, musique de Violeta Cruz, livret de Gilles Rico

D’après un conte de George MacDonald

Créé à l’Opéra de Lille le 13 décembre 2017

Détails

Mise en scène

Jos Houben, Emily Wilson

Décors et costumes

Oria Puppo

Lumières

Nicolas Simonin

Réalisation en informatique musicale

Augustin Muller

La Princesse / Nourrice 1

Jeanne Crousaud

La Reine

Majdouline Zerari

Le Roi

Nicholas Merryweather

Le Prince / Le Narrateur

Jean-Jacques L’Anthoën

Docteur Déjanthé/Nourrice 2

Kate Colebrook

La Sorcière / Docteur Malofoi

Guy-Loup Boisneau

Ensemble Court-circuit

Direction musicale

Jean Deroyer

Paris, Salle Favart, Vendredi 9 mars, 20 h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

A contempler sans modération !
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Quelques belles surprises
Aleksei ISAEV, Catherine HUNOLD, Sulkhan JAIANI
Spectacle