Forum Opéra

French Connections

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
21 avril 2016
Moins c’est français, mieux c’est

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Lennox Berkeley

Five Poems of W.H. Auden, op. 53

Francis Poulenc

Tel jour telle nuit

« Fancy »

Benjamin Britten

« Fancie »

Jake Heggie

Friendly Persuasions

Francis Poulenc

« Bleuet »

Benjamin Britten

The Holy Sonnets of John Donne, op. 35

John Mark Ainsley, ténor

Malcolm Martineau, piano

Enregistré à Crear, Kilberry, Argyll, du 18 au 21 février 2013

1 CD Linn CKD 477 – 69 minutes

Il fut un temps, pas si ancien, où John Mark Ainsley était un artiste que l’on entendait régulièrement en France, notamment dans le répertoire français, comme en témoigne sa superbe incarnation du rôle-titre dans Dardanus dirigé par Marc Minkowski. Quelle qu’en soit la raison, le ténor britannique a conservé une affection pour la musique de notre pays, qu’il a déjà prouvée en explorant les recoins les moins fréquentés de notre répertoire, avec le disque L’Invitation au voyage, mélodies de la Belle-Epoque (Hyperion, 2006). Malheureusement, John Mark Ainsley n’est plus aujourd’hui tout à fait le même chanteur qu’il y a vingt ans, ce qui est bien normal, mais cela vaut notamment pour sa prononciation du français, jadis absolument impeccable ; bien que toujours très bonne, elle n’en est pas moins marquée de quelques sonorités assez anglaises et de quelques erreurs d’articulation (« abzorbé », des é au lieu de e, etc.). Ce ne sont là que détails, mais il aurait sans doute été facile d’y remédier. Par ailleurs, sur le plan strictement vocal, le ténor n’a plus les mêmes facilités qui faisaient naguère de lui un candidat fort recevable pour les rôles de haute-contre à la française. Le répertoire enregistré sur ce disque date d’il y a moins siècle, mais on ne peut s’empêcher de constater un certain durcissement dans l’aigu, qui ne devient toutefois gênant que dans certaines des pièces ici retenues.

La plus voyante des « French Connections » sur laquelle repose ce récital, c’est bien sûr la rencontre entre Britten et Poulenc autour du poème de Shakespeare « Fancy », tiré du Marchand de Venise. C’est en 1959 que le Français mit en musique ce court texte, suivi quelques années après par l’Anglais. Pour être flagrant, ce rapprochement est peut-être aussi le plus superficiel. De Poulenc, il est beaucoup question dans le cycle Friendly Persuasions, conçu comme un hommage au moine-et-voyou à travers quelques-uns de ses proches (Wanda Landowska, Pierre Bernac, Raymonde Linossier et Paul Eluard), sur des textes en anglais (mais truffés de mots français) par Gene Scheer. Le cycle est dédié à l’excellent Malcolm Martineau, pianiste avec qui John Mark Ainsley en assura la création en 2008, au Wigmore Hall. Loin de la guimauve dans laquelle il se complaît parfois, on retrouve ici les caractéristiques du meilleur Heggie, assez doué pour le pastiche et l’humour, comme le montrait encore récemment les extraits du cycle Statuesque enregistrés par Angelika Kirchschlager.

Du Poulenc, il y en a aussi beaucoup dans ce disque, avec notamment le superbe « Bleuet » d’Apollinaire, et l’intégralité du cycle Tel jour telle nuit, où John Mark Ainsley semble parfois un peu à la peine, éprouvé par une écriture tendue, sans doute dans une version pour voix plus haute que l’original pour baryton. Et l’on reviendra pas sur les scories linguistiques mentionnées plus haut. Autrement dit, ce n’est pas forcément ces plages-là du disque qui convainquent le plus. On se laissera plus facilement séduire par les cinq poèmes d’Auden choisis par le très francophile, francophone et à moitié français Lennox Berkeley. Mais le vrai sommet du disque, c’est incontestablement le moment où la connexion franco-britannique est oubliée, avec les stupéfiants sonnets de Donne mis en musique par Britten durant une période sombre, après la visite du camp de Bergen-Belsen. L’expressionnisme de l’artiste, parfois un peu gênant pour Tel jour telle nuit, cesse ici de susciter la moindre réserve, tant l’adéquation est réelle entre l’œuvre et son interprète.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
61j6dmidftl

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Lennox Berkeley

Five Poems of W.H. Auden, op. 53

Francis Poulenc

Tel jour telle nuit

« Fancy »

Benjamin Britten

« Fancie »

Jake Heggie

Friendly Persuasions

Francis Poulenc

« Bleuet »

Benjamin Britten

The Holy Sonnets of John Donne, op. 35

John Mark Ainsley, ténor

Malcolm Martineau, piano

Enregistré à Crear, Kilberry, Argyll, du 18 au 21 février 2013

1 CD Linn CKD 477 – 69 minutes

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Je vous écris de ma petite chambre
Livre